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Les Cavaliers de l’orage : un instantané de Valeria Cavalli


Brève(s) rencontre(s) avec une interprète découverte au cinéma dans les années 80, suivie depuis sur la petite lucarne, avec un plaisir ni coupable ni dissimulé…


Dans un épisode récent de la plaisante et acidulée série Les Petits Meurtres d’Agatha Christie, Valeria Cavalli incarna, en bonne logique patronymique et clin d’œil à ses activités sportives, une « cavalière émérite », selon l’expression consacrée, mais auréolée d’un sombre et puissant halo sexuel, puisqu’elle y connaissait l’extase en plein jour, chevauchant sa monture enténébrée lors d’une course presque fatale ou, le soir venu, au sein de l’intimité silencieuse de l’écurie, sa chemise de nuit trop blanche tout contre le cuir doux de l’animal, son corps sculptural souplement cambré, ses mains sans vernis accrochées à la crinière docile.


De la zoophilie en primetime sur la TV publique ? Yes, she can ! Et cela, à vrai dire, ne surprend pas – mais continue à séduire – de la part d’une actrice aristocratique (style Visconti) et ludique (ses débuts avec Bud Spencer), audacieuse et talentueuse, dont l’évidente beauté classique et sereine (elle commença par le mannequinat, à l’instar d’Isabella Rossellini ou de Monica Bellucci, disons) laisse transparaître des abîmes de troubles et d’élans vers la lumière.


L’éclectique filmographie ciné/télévisée de la comédienne turinoise (au théâtre itouà deux reprises), qui s’exprime en français avec une charmante absence d’accent, un timbre soyeux et feutré, croisa chronologiquement celles de Michele Lupo, Lamberto Bava, Lucio Fulci, Maurizio Nichetti, Giuseppe Tornatore, Pupi Avati, Ettore Scola (prix à la clé), Dario Argento et Gianni Di Gregorio pour l’Italie, de Tsui Hark (l’anodin Double Team, en duo avec l’intense Natacha Lindinger, retrouvée aujourd’hui), Roger Vadim, Nadine Trintignant, Hugh Hudson, Jacques Rivette, Claude Chabrol (le peu magique La Fille coupée en deux), Francis Huster, Marion Sarraut, Christian Duguay, Olivier Marchal et Ashgar Farhadi pour le reste du monde (la France occupe une bonne place, notez-le, proximité culturelle et géographique oblige).


Sur le petit écran hexagonal, elle apparut dans moult polars populaires (Commissaire Moulin, Nestor Burma, Zodiaque, Boulevard du palais, RIS police scientifique), des drames sentimentaux (Trahie !), des fictions historiques (Kaamelott, par exemple) et même un lointain segment de Highlander, productions souvent anodines, faut-il l’avouer, traversées avec grâce et dextérité.Nous aimons cette femme cosmopolite et martyrisée par il caro Dario pour le pitoyable Mother of Tears (son supplice atroce relit d’ailleurs celui de Miranda Wilson dans le piteux The Great Ecstasy of Robert Carmichael de Thomas Clay le bien nommé), nous apprécions son mystère personnel et sa chaleur latine, nous louons son visage franc et son jeu assuré, souhaitant longtemps encore l’admirer, ici et là, à cheval ou à pied – viva Valeria !        


Notre album de Valeria :


Notre page dédiée au « septième art » italien :




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