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La Loi du milieu

 

Un métrage, une image : GetCarter (2000)

Remakemerdique d’un reconnu classique,  doublé d’un médiocre mélodrame familial et moral, l’avéré navet de Mister (T.) Kay, par ailleurs auteur du recommandable Boogeyman (2005), mérite son insuccès critique, économique. Mike Hodges, le réalisateur de GetCarter (1971), apriorijamais ne le vit, comme on le comprend, comme on compatit. Au-delà d’être un véhicule ridicule, un opus aseptisé, plastifié, pour sa star alors esseulée, en dépit de la réussite émouvante de Copland (Mangold, 1997), avant la revisite inévitable de ses deux avatars increvables (RockyBalboa, John Rambo, Stallone, 2006, 2008), des deux côtés de la caméra, cette fois, il s’agit aussi d’un film d’amis, puisque le cher Sylvester connaît Caine depuis le sympathique mais anecdotique Ànouslavictoire (Huston, 1981), qu’il collabore, s’en portant garant, en cas de déconne, prenez une part de mon argent, avec Mickey Rourke, lui-même assez essoré, jusqu’à la résurrection, sinon la consécration, de TheWrestler (Aronofsky, 2009), puis le copinage de Expendables : Unité spéciale(Stallone, 2010). Adapté par David McKenna, le scénariste de American History X (Kaye, 1998), du bouquin de Ted Lewis, spécialiste dit-on alcoolique, adoubé par Robin Cook, cool, éclairé par Mauro Fiore, collaborateur fidèle de Fuqua, DP idemsur Driven(Harlin, 2001), Le Centre du monde (Wang, itou), Avatar (Cameron, 2009), monté par Gerald B. Greenberg, l’assembleur oscarisé de FrenchConnection(Friedkin, 1971), ApocalypseNow(Coppola, 1979), de Scarface (1983), BodyDouble (1984), LesIncorruptibles(1987), De Palma x 3, en sus du HistoryXprécité, musiqué par Tyler Bates, du thème mémorable de Roy Budd destructeur éléphantesque, GetCarter représente un cas d’école, cruel, pas drôle, au sujet de la sidérante insipidité dont s’avère capable, coupable, un certain ciné US, très hollywoodien, lorsqu’il décide de transposer un item anglais, devenu désolant suite à sa traversée d’océan, petit produit riquiqui, mal filmé, mal écrit. Pas même distribué outre-Atlantique, c’est-à-dire au sein des salles britanniques, ce pensum sans style, interminable et inutile, donne cependant l’occasion de croiser la remarquable Miranda Richardson, accorde à Stallone l’un de ses rôles les plus inconsistants, qu’il parvient pourtant, à la force douce de son talent évident, à rendre parmi les plus attachants, voire étonnants. Entre Las Vegas et Seattle, violence et deuil, maîtresse et belle-sœur, nièce et tueurs, ennemis d’aujourd’hui et adversaire d’hier, capitaliste à prostituées, épargné, pornographie privée, avide de victimes droguées, violées, Doreen, la fifille du frère fracassé, en déprime, ne s’en souvient, n’ose croire en de meilleurs lendemains, complice défoncée, complice défenestré, chef effacé illico, d’une balle dans le dos, Carter, rempli de questions, de colère, de rancœur, ne chôme, dégomme, réconforte la jeune adulte au cœur du tumulte. Recouvreur coureur, ensuite tabasseur, Carter comprend, écoute, pleure, il réconforte, il se transforme, il change d’habits, presque de vie, bye-byeau bouc, à la pluie, Marvin Gaye s’en égaye, inextremis rasé, en chemise immaculée, comme si tout ceci, film infime, infirme, raté, ressemblait à un déguisement déprimant, rendu au néant. Le masque tombé, l’exterminateur rédimé, demeure l’acteur de valeur, à pardonner…        


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