Un métrage, une image : Adieu ma jolie (1975)
Du téléfilm cacochyme, d’ailleurs pré-vendu à la TV, sous l’égide de Lew Grade (Le Retour de la Panthère rose, Edwards, 1975, Ces garçons qui venaient du Brésil, Schaffner, 1978, Sonate d’automne, Bergman, idem), déposé, du responsable des estimables Il était unefois la Légion (1977) et Banco (1986) cependant signé, où Mitchum adresse discrètement un regard caméra, vous savez tous ce que je fous là, en effet « fatigué », je me fais un peu de fric, en starquasiau rencard, presque cynique, sur le point de rempiler, pour encore un remake relooké (LeGrand Sommeil, Winner, 1978), on se souviendra surtout du charme amusé, appliqué, à main armée, de Charlotte Rampling, « femme fatale » de sous-titres français, « dragon lady » de VO eh voui, de la sensualité alcoolisée, désabusée, de Sylvia Miles, croisée dans Macadam Cowboy (Schlesinger, 1969), aperçue ensuite selon La Sentinelle des maudits (Winner, 1977), Massacres dans le train fantôme(Hooper, 1981) ou Meurtre au soleil (Hamilton, 1982), du caméo mutique et mélancolique de Jim Thompson, acteur par erreur, romancier très supérieur au sieur Chandler. Sinon, ce conte concon de corruption, de racisme en sourdine, conté à rebours, d’assumé désamour, « quel monde » immonde, yes indeed, n’en déplaise au public féministe, qu’effare dare-dare une semblable misogynie d’imagerie assumée, ressuscitée, ponctué de silhouettes obsolètes, portées par Spinell & Stallone, Stanton & Zerbe, suscite, comme on dit, un « ennui poli ». Un an auparavant, le Polanski de Chinatown (1974), en tandem avec Bob Towne, parvenait à modifier la donne, à donner à voir du « neo-noir » guère à la gomme, la leçon d’économie capitaliste et d’incestueuse psychanalyse substituée au sermon social à deux balles, par balles. Davantage désargenté, dépassé, co-production de Kastner (LePrivé, Altman, 1973) et du juvénile Jerry Bruckheimer, adaptation de David Zelag Goodman (Les Chiens de paille, Peckinpah, 1974, L’Âge de cristal, Anderson, 1976, Il était une fois la Légion), Adieu ma jolie de Dick Richards bénéficie toutefois de l’expertise de mise de gens de talent, énumérons les noms du compositeur David Shire (Conversation secrète, Coppola, 1974 ou Norma Rae, Ritt, 1979), du décorateur Dean Tavoularis (Zabriskie Point, Antonioni, 1970, Le Parrain, Coppola, 1972, Conversationsecrète), du dirlo photo John Alonzo (Chinatown, Norma Rae, en sus Scarface, De Palma, 1983). Quant à Bogart, apriori celui, emblématique, de The Big Sleep (Hawks, 1946), depuis déjà deux décades dans le coltard, il ricane, il se rendort et pas à tort…