Un métrage, une image : La Vitrine du plaisir (1978)
L’opusapologétique, dépourvu de la plus petite perspective critique, reprend le plan du parcours initiatique, réutilise la structure é(n)culée du récit (trop) joli, voi(r)e en voix off : du gonzo journalistique au gonzo pornographique, il suffit ainsi d’un pas, pour Pascale en tout cas. Ni portrait spécialisé, façon Exhibition(Davy, 1975), ni mélo en trio, à l’image de L’important c’est d’aimer(Żuławski, 1975 aussi), La Vitrine du plaisir, akaTout pour jouir !, se donne donc des airs de vrai-faux documentaire, participe du périple publicitaire, met en abyme Gérard Kikoïne, lequel dirige son équipe en fellinien marionnettiste, en écho au Federico concon de Satyricon (1969, année érotique, Gainsbourg ne se goure), fais-ci, fais-ça, comme ceci, comme cela, couci-couça, le silence du son direct, on l’éjecte. La scribouilleuse un brin boudeuse, bien de son temps d’antan, résidente de capitale hivernale, va déjà à vélo, de quoi ravir Madame Anne Hidalgo. Les « chiens écrasés », elle connaît, elle laisse tomber, elle décide vite d’accepter une proposition téléphonique, attachée à sa machine à écrire en stéréo de Belmondo (LeMagnifique, de Broca, 1973), d’enquêter sur le set et de cogiter en collatéral sur le sexe. Son odyssée identitaire ne dissimule guère de mystère et l’on suppute rapido en quoi consistera la coda, couettes suspectes incluses, regard caméra me revoilà, « nouveau travail » à sucer, pardon, à épouser, peu importe sa brièveté programmée. Puisque la pigiste, en peignoir allongée, prise en plongée, objectif fixé, fantasme aussitôt, au sujet du tournage d’un autre âge, la réalité s(t)imulée, mise en scène au carré, pas un seul instant ne la décevra, au contraire la séduira, la convaincra de franchir la frontière, de cesser d’être observatrice, à présent actrice. Telles des stations d’étalons sur son chemin de croix sympa, sis au sein d’un univers jamais malsain, malgré tous ces seins et multiples parties (fines ou lourdes) de vintage anatomies découverts, la candide intrépide croise les « suspects habituels », salut à Casablanca(Curtiz, 1942), de ce type de produit désormais bel et bien fini, enfui, énumérons les noms de Richard Allan, Dominique Aveline, elle s’accorde une pause, Alban Ceray & Brigitte Lahaie (blonde ou brune, ne compte pour des prunes) interroge. Le premier lui résume sa moralité, sinon sa normalité : « Métro, porno, dodo », amen ; la seconde, discrètement émouvante, se confie en catimini, à une enquêtrice complice, émule minuscule de Mireille Dumas, tandis que la « docile » Sylvie donne une leçon de gastronomie à un chien humain, carotte, concombre, banane, éclair, la chair et la chère, que des « techniques raisons » expliquent « l’interruption de la sodomisation », allons bon. Divertissement édifiant, excitant ? Autopromotion sans passion.